top of page
hypnose ericksonienne clermont l'herault

L'Education bientraitante d'EmètAnalyse

Depuis quelques décennies, les parents et professionnels de la petite enfance se sont vu imposés une injonction d’éducation « positive ». Il est plus que temps aujourd’hui d’interroger et d’évaluer, avec le recul les conséquences dans de nombreux domaines de ce nouveau wokisme.    

L'éducation "Positive" est-elle vraiment "bientraitante" ?

Pour la première fois dans l’histoire de nos sociétés occidentales, les professionnels de l’enfance tous secteurs confondus (psychologues, professeurs des écoles et des structures d’accueils de la petite enfance) signalent de plus en plus de troubles précoces du comportement chez le jeune enfant : intolérance à la frustration, difficulté à respecter un règlement collectif dans les lieux publics, troubles oppositionnels à l’école ou à la maison, et désarroi des parents face à ces difficultés. 

 

Une origine idéologique qui ne se base sur aucune donnée empirique.

En empruntant quelques concepts aux pédagogies alternatives (Montessori, Freinet) qui peuvent fonctionner dans un cadre scolaire lorsque dispensée par des adultes formés, mais surtout à beaucoup d'idées issues de la Communication Non Violente (CNV), l’éducation « Positive » transpose à tort au champ éducatif de l'Enfant des pratiques destinés au développement personnel des Adultes, responsables et autonomes pour leurs Besoins.

Le plus préoccupant chez les défenseurs de l'Education Positive, c'est le détournement de la science pour lui fait dire ce qu’elle ne dit pas, dans l’espoir de justifier un ensemble de dogmes auto-proclamés. Ils confondent par exemple les effets délétères et avérés de l’autoritarisme (une maltraitance verbale ou physique) sur le cerveau de l’enfant avec toute autre forme d’autorité, pourtant structurante et bientraitante pour l’Enfant.

Nombre de psychologues en sont aujourd’hui revenus, comme Caroline Goldman, mais elle est loin d’être la seule. L’EmètAnalyse, qui se base à la fois sur les conclusions des neurosciences et sur une pratique clinique, défend depuis 1989 une éducation Bientraitante qui restitue aux parents et aux Adultes encadrants une forme d’autorité bientraitante, sans violence psychique ou physique, qui aide l’Enfant et l’Ado à se structurer dans le lien à l’autre. Ce positionnement respecte les préconisations du "Rapport des 1000 premiers jours" de 2020, de la Commissions d'experts du même nom, pour une prise en compte des Besoins de l'Enfant en matière de Santé Publique (voir le lien de téléchargement en fin d'article).

Malgré tout une résistance perdure encore chez de nombreux collègues et théoriciens éloigné du terrain, qui auraient beaucoup à gagner à explorer ce que cette posture vient dire de leur propre histoire (comme si nos enfants se trouvaient être les otages d’un gigantesque contre-transfert à l’échelle de la société). Car il s’agit bien d’une posture idéologique et dogmatique qui se veut résistante à toute réalité clinique, quand bien même la réalité démontre tous les jours sa faillite ! Sous prétexte qu’elle a elle-même quelque chose à réparer de sa propre enfance, la « génération positive » ne projette-t-elle sur sa progéniture un idéal éducatif fantasmé ?

 

Des concepts flous, dérivés de principes psy mal compris ou mal employés.

Le plus frappant, dans ce courant positiviste, c’est l’absence de concepts structurés articulés de manière cohérente qui pourraient être démontrés empiriquement. C’est tout le contraire que l’on observe au quotidien. Chaque apôtre de l’éducation positive y va donc de sa recette personnelle, en mélangeant un peu de Dolto (la pauvre se retournerait dans sa tombe !), un peu de CNV pour Adultes, et beaucoup de n’importe quoi, ce qui ne va pas sans rappeler les expérimentations menées il n’y a pas si longtemps dans l’Education Nationale pour l’apprentissage de la lecture (méthode globale), et qu’on a vite abandonné lorsqu’on s’est aperçu qu’elle avait fabriqué une génération d’illettrés. Elle était inutilisable car elle ne correspondait pas à la manière dont le cerveau fonctionne pour l’apprentissage de la lecture !

De même, si le libre arbitre et la CNV ont tout leur intérêt dans les relations symétriques entre Adultes autonomes, à condition de ne pas mélanger Désirs et Besoins, avec les Enfants cela disqualifie de facto toute autorité parentale qui demande par essence une relation asymétrique bientraitante entre l’Adulte et l’Enfant.  


Une relation symétrique maltraitante !   
C'est là l'erreur de l'Education Positive, qui prétend qu'un petit Enfant serait capable de savoir instinctivement ce qui est bon pour lui… C’est oublier que l’enfant est un Sujet fragile et vulnérable, précisément parce qu’il vient au monde sans avoir terminé sa croissance physique et psychique. Il est maintenant démontré par les neurosciences que le cerveau humain n’arrive à maturation que vers l’âge de 24 ans, et que le cerveau de l’enfant avant 7 ans n’est pas su
ffisamment développé pour gérer les notions abstraites, anticiper le danger ni y répondre.

L’Enfant est donc un Sujet en devenir, et il revient à l’Adulte d’accompagner sa maturation et de protéger son potentiel en lui posant les bonnes limites, à la fois protectrices et structurantes. A défaut de quoi l’Enfant se trouve abandonné, livré à la Toute Puissance tyrannique de son Désir.


La nécessité structurante de l’autorité protectrice

De la naissance jusqu'à l'apprentissage de l'entrée dans le langage, la quasi totalité des Désirs très jeune enfant (que l'on appellera "Infans", sont en lien avec ses Besoins vitaux : se nourrir, dormir, avoir assez chaud pour survivre, être aimé et materné. Il s’agit d’en prendre soin, et pour ce faire de répondre de manière inconditionnelle à ces Besoins, sous peine de mort ou de handicap ! L’Infans est ainsi Tout Puissant dans son Désir.
Par ailleurs, la Pulsion de Vie de  l'Infans le pousse dès le plus jeune page à désirer découvrir son environnement. Il va saisir et porter à sa bouche tout ce qu'il peut, puis, à partir de la marche, parcourir son environnement pour le découvrir, au risque de se mettre en danger. C'est alors que l'Adulte se doit d'être présent pour poser par un interdit les limites protectrices lorsqu'il y a danger. 

Au fur et à mesure où l'Enfant entre dans le langage et dans le lien social, ses désirs se diversifient et ne sont plus seulement en lien avec ses Besoins vitaux. Il peut désire avaler 1 kg de bonbons parce que cela lui fait Plaisir, jouer au milieu d’une route parce que cela lui fait Plaisir, mettre sa main dans le feu et saisir une pomme sur l’étalage du marchand pour les mêmes raisons, parce qu’il n’a pas conscience ni connaissance de la réalité, ni de ce qui peut lui faire tort ou faire tort à autrui, et encore moins des règles comportementales qui pourraient l’en protéger. C’est donc bien à l’Adulte de poser ces limites protectrices en venant barrer par un « non » ferme la toute-puissance du Désir, aidant ainsi l’enfant à se structurer dans le Principe de Réalité. C’est-à-dire tout ce qui est de l’ordre du Besoin (réalité du corps, de la vie, de la société) et non plus de l’ordre du Désir. Seule une réponse conditionnelle de l’Adulte au Désir tout Puissant de l’enfant peut l’aider à intégrer ce Principe de réalité, en lui énonçant clairement les règles, les sanctions négatives et les sanctions positives qui soutiennent cette structuration. Et ce n’est que dans l’acceptation d’une frustration de son Désir (qui ne peut plus rester Tout Puissant) que l’Enfant réussit cette intégration. 

Cela semble tout naturel lorsque l’on réalise que les Adultes équilibrés fonctionnent exactement de cette manière : en intégrant les règles et la loi parce qu’il y a plus d’avantages à les respecter que l’inverse. Nous, Adultes, le comprenons grâce aux sanctions que nous risquons si nous y dérogeons, et à la liberté dont nous jouissons si nous les observons.

Dès lors, on voit bien que l’éducation positive se leurre totalement dans la croyance que nos Enfants pourraient fonctionner sans autorité asymétrique et que l’intégration des règles serait le résultat d’une fonction innée (naturelle) et non d’un processus éducatif (culturel).

 

L’erreur de l’égocentrisme

L’autre erreur théorique largement répandue par l’éducation positive est d’affirmer que poser des limites avec autorité, dire « non » à l’enfant, serait néfaste pour le développement de sa personnalité, voir même une « violence » qui abimerait son cerveau. C’est oublier que frustration n’est pas violence, mais permet au contraire à l’Enfant de se structurer dans une personnalité saine plutôt que dans le Trouble de Personnalité Narcissique, dont un des critère majeur est de ne pas savoir faire avec la frustration, pour tenir compte de l’autre.

L’expérience clinique ne cesse d’invalider chaque jour la théorie de l’éducation positive : on constate un meilleur développement et un meilleur épanouissement chez les enfants à qui l’on pose très tôt un cadre bientraitant, avec autorité (qui n’est pas à confondre avec l’autoritarisme violent), et beaucoup moins de troubles anxieux.

Le Sujet humain est voué à vivre en société, à la fois libre et dépendant des autres. Il lui faut pour cela développer la compassion envers autrui en intégrant les règles du savoir-vivre ensemble. Ne pas poser à l’enfant les règles qui lui permettent d’intégrer cette capacité est dommageable pour lui et pour tous, donc maltraitant pour tous ! C’est ainsi qu’on en vient à demander aujourd’hui aux professeurs des écoles d’être des éducateurs pour suppléer à l’autorité défaillante des parents que l’on a sommé d’abandonner toute autorité, sous peine d’être montrés du doigts comme bourreaux d'enfants, alors que cela leur échoit de droit (cf devoirs du parent, article N° du Code Civil).

Sous l’égide du principe de non-violence, on demande également aux assistantes maternelles et aux personnels des crèches de subir sans broncher les comportements dysfonctionnels et violents d’enfants-tyrans, sous prétexte de respecter leur personnalité. C'est oublier de questionner quelle personnalité on souhaite qu'il développe : déviante (inadaptée, comme dans les Troubles de personnalité) ou adaptée ? L'Enfant ne peut développer une personnalité adaptée à la vie sociale qu'en se structurant dans le respect de soi et d’autrui, à défaut de quoi il se trouve livré à ses pulsions non canalisées.

Enfin, on demande aux psys de faire des miracles pour réparer ces enfants abîmés, sans reposer la question de l’autorité. Il n’y a jamais eu autant d’enfant et d’ados souffrant de troubles du comportement dans les services psychiatriques spécialisés qu’actuellement. Force est de constater ce ne sont pas des enfants que l’éducation autoritariste et violente des siècles passés ont abimés, mais bien des enfants nés après 2010, à qui on a appliqué les principes de l’éducation positive !

 

Une question de Bientraitance, pour construire la société de demain

Si l’on est d’accord que l’Enfant est un Sujet vulnérable qu’il convient de protéger, alors il est grand temps de restaurer une autorité parentale bientraitante, c’est-à-dire une relation Parent/Enfant asymétrique qui permette à l'Enfant d'évoluer dans un cadre structurant et dans le Principe de Réalité, pour qu’il devienne un Adulte autonome capable de fonctionner en société. Cela relève donc de la Bientraitance la plus élémentaire, et l’enjeu n’est pas moindre puisqu’il s’agit du devenir de notre société de demain, et de garantir que les rapports entre humains puissent y rester supportables, sans violence excessive.

 

Sources :

Cerveau et Psycho n° 161 janvier 2024
Education comment s’y retrouver ?

 

Didier Pleux
L’Education bienveillante, ça suffit !
(Odile Jacob)

 

Daniel MARCELLI
Il est permis d’obéir
(Poche)

Le Rapport des 1000 premiers jours (à télécharger ici)

EMDR - Hypnose Ericksonienne
Sophrologie
Clermont l'Herault & Gignac

bottom of page